Soirée Consultation Fumeur

Soirée Consultation Fumeur

Soirée Consultation Fumeur

Le dépistage du cancer bronchique : recommandations françaises

Présentation par le Dr Faiza CHAIB, pneumologue à ISLO Santé
La pneumologue Dr Faiza Chaib a présenté les recommandations françaises sur le dépistage du cancer bronchique, en soulignant son importance à travers des données récentes. En 2024, l’Institut National du Cancer a recensé 433 136 nouveaux cas de cancers en France. Chez les hommes, le cancer bronchique représente 14 % des cancers (2ᵉ cancer le plus fréquent, avec une baisse de 0,5 %). Chez les femmes, il représente 10 % des cancers (3ᵉ cancer le plus fréquent, avec une augmentation de 4,5 %).

Ces statistiques démontrent la pertinence d’un dépistage. Selon la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un dépistage efficace doit répondre à certains critères : la maladie doit être grave et fréquente (le cancer bronchique est la première cause de décès par cancer en France), un facteur de risque clairement identifié doit exister (ici, le tabagisme), et le traitement précoce doit offrir des chances de survie significatives (80 % au stade I, contre 15-20 % dans les stades avancés).

Enfin, un test diagnostique approprié doit être disponible. Les radiographies pulmonaires, la fibroscopie bronchique et le TEP-scan se sont révélés inefficaces. En revanche, le scanner à faible dose (TDM) a montré une efficacité probante, comme l’a démontré l’étude américaine National Lung Screening Trial (NLST), regroupant 50 000 fumeurs. Cette étude a permis de réduire de 20 % la mortalité par cancer pulmonaire grâce au dépistage par TDM.

En France, il n’existe pas de dépistage organisé pour le cancer du poumon. Toutefois, des experts recommandent un dépistage individuel ciblé pour les patients âgés de 50 à 74 ans, ayant une forte consommation de tabac (plus de 10 cigarettes/jour pendant 30 ans ou sevrés depuis moins de 15 ans) et considérés comme opérables. Ce suivi reposerait sur des scanners annuels ou bisannuels, en fonction des résultats.

L’imagerie médicale des pathologies pulmonaires

Présentation par le Dr Olivier Risch, Radiologue au CIL
Le Dr Olivier Risch a présenté une série de clichés illustrant diverses pathologies pulmonaires, notamment les nodules pulmonaires et les cancers broncho-pulmonaires.

En ce qui concerne les nodules, l’objectif est de distinguer les lésions bénignes des lésions malignes. La radiographie, bien que limitée, permet d’écarter les pièges diagnostiques, comme les ombres mammaires. Le scanner, plus précis, permet de caractériser et de suivre les nodules grâce à un algorithme basé sur leur volumétrie. Les nodules peuvent être solides, en verre dépoli ou mixtes, et leurs origines varient entre infections, inflammations, dysplasies ou lésions malignes (par exemple, mélanomes).

Pour les cancers broncho-pulmonaires, la classification TNM a été abordée. Cette classification évalue la taille de la tumeur (T), les adénopathies (N) et la présence de métastases (M). Enfin, des clichés de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ont été montrés, illustrant des signes radiologiques caractéristiques tels que distension thoracique, épaississement des parois bronchiques, emphysèmes et trachée en lame de sabre.

La prise en charge de la BPCO

Présentation par Isabelle Mas, infirmière en Pratique Avancée 
Isabelle Mas, infirmière en pratique avancée, a présenté la prise en charge de la BPCO en collaboration avec les pneumologues de l’ISLO Santé.

La BPCO est une maladie caractérisée par des symptômes respiratoires persistants et une obstruction bronchique. Si le tabagisme est le principal facteur de risque (80 % des cas), d’autres facteurs, comme la pollution de l’air ou l’exposition professionnelle à des particules nocives, jouent également un rôle.

En France, 70 % des cas ne sont pas diagnostiqués, ce qui entraîne des exacerbations évitables et un coût élevé pour le système de santé. Le dépistage repose sur deux volets : une spirométrie pour mesurer le volume expiré maximal par seconde (VEMS) et des tests cliniques tels que le CAT ou le mMRC. Ces examens permettent de classer les patients selon les recommandations GOLD (2024) et d’adapter les stratégies thérapeutiques en fonction de la gravité de la maladie.

L’objectif principal est d’améliorer la qualité de vie des patients en limitant les exacerbations et en personnalisant les traitements.

L’accompagnement des patients fumeurs par ASALEE

Présentation par Isabelle Delerue Lafargue, Audrey Arrayago et Sandra Genta, IDSP
ASALEE (Action de Santé Libérale En Équipe), un dispositif créé en 2024, vise à améliorer la prise en charge des patients atteints de maladies chroniques ou à risque, en médecine de ville.

Ce dispositif repose sur la collaboration entre les infirmières déléguées à la santé populationnelle (IDSP) et les médecins. Les IDSP jouent un rôle clé dans le sevrage tabagique et l’accompagnement des patients fumeurs. Elles réalisent une évaluation complète des besoins des patients, incluant des tests pour évaluer la consommation de tabac et la motivation au sevrage. Elles peuvent également prescrire des substituts nicotiniques, effectuer des spirométries et organiser un suivi post-sevrage.

L’objectif du dispositif est d’aider les patients à devenir autonomes dans la gestion de leur santé grâce à l’éducation thérapeutique et au soutien motivationnel.

Vous pourrez retrouver l'intégralité du Support de présentation en cliquant ici