Renforcement de la surveillance des arboviroses : dengue, chikungunya et Zika en Nouvelle-Aquitaine — mai à novembre 2025
Dans le cadre de ses missions de protection de la santé publique et de prévention des risques sanitaires, l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine renforce sa vigilance face aux maladies vectorielles émergentes. Conformément aux orientations nationales pilotées par Santé publique France et en cohérence avec les recommandations européennes du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), une campagne de surveillance renforcée de la dengue, du chikungunya et du virus Zika est déployée du 1er mai au 30 novembre 2025 sur l’ensemble du territoire régional.
Cette mobilisation vise à prévenir la transmission autochtone de ces arboviroses par le moustique Aedes albopictus, dont la présence s’étend désormais à de nombreuses communes de Nouvelle-Aquitaine. Elle s’appuie sur l’implication essentielle des professionnels de santé dans la détection, la déclaration et la gestion des cas.
Contexte épidémiologique et risques émergents
Les virus de la dengue, du chikungunya et du Zika circulent principalement en zone intertropicale, mais leur implantation en métropole s’accentue. Des foyers épidémiques importants sont actuellement observés en Amérique du Sud, aux Antilles, ainsi qu’à La Réunion. En France continentale, la circulation autochtone de la dengue s’intensifie : plus d’une centaine de cas autochtones ont été identifiés au cours des deux dernières années (2023-2024), contre moins de 50 cas sur la décennie précédente.
Le moustique vecteur, Aedes albopictus — communément appelé moustique tigre — est désormais bien implanté en Nouvelle Aquitaine. Son activité s’étend principalement de mai à novembre, période propice à la transmission autochtone de ces virus.
Modalités diagnostiques recommandées
Les professionnels de santé jouent un rôle central dans l’identification précoce et la prise en charge des cas. Il leur est rappelé de veiller à la pertinence des analyses biologiques prescrites selon la date d’apparition des symptômes :
- RT-PCR (recherche de l’ARN viral) recommandée jusqu’à 7 jours après le début des signes cliniques.
- Sérologie (recherche des IgM et IgG) à réaliser à partir du 5ᵉ jour après l’apparition des symptômes.
Entre le 5ᵉ et le 7ᵉ jour, il est préconisé d’effectuer ces deux examens de façon concomitante. Par ailleurs, il est pertinent de rechercher simultanément les trois infections en raison de la similarité des zones de circulation et des symptômes.
Obligations de déclaration et mesures de lutte
Les cas probables ou confirmés de dengue, chikungunya et Zika sont soumis à déclaration obligatoire auprès de l’ARS. Cette déclaration rapide permet d’activer des mesures de démoustication autour des lieux fréquentés par le patient afin de limiter tout risque de transmission locale.
Les patients suspects ou confirmés doivent également être sensibilisés aux mesures de protection individuelles visant à réduire les risques de piqûres et de dissémination du virus :
- Port de vêtements couvrants.
- Application de répulsifs cutanés sur les zones découvertes.
- Limitation des déplacements.
Un rôle clé pour les professionnels de santé
Face à un risque avéré d’émergence locale, le diagnostic précoce, la déclaration systématique et l’information des patients constituent les piliers de la stratégie de lutte contre ces arboviroses. Les biologistes médicaux sont notamment invités à adapter les prescriptions d’analyses conformément aux recommandations de bonnes pratiques, comme le prévoit l’article L.6211-8 du Code de la santé publique.
Pour toute question ou signalement, les professionnels peuvent contacter la cellule de veille et de gestion sanitaire de l’ARS Nouvelle Aquitaine à l’adresse suivante : ars33-alerte@ars.sante.fr